Effondrement d'essaim où comment la colonie de notre unique ruche a disparu en trois jours !

Coup de tonnerre dans un ciel d'azur. Le printemps était si beau, avril si chaud, les fleurs de thym, de pruniers, de cerisiers, de pommiers bien ouvertes. Les butineurs étaient nombreux, les bourdons noirs (le nom savant est xylocope violet) s'enivraient du nectar des glycines tandis que les abeilles paradaient sur la moindre inflorescence de notre grand jardin. Et puis patatras. Plus rien. Zéro âme qui vive dans le quartier de notre unique ruche depuis quarante-huit heures. What happened my god ? Beaucoup de questions, pas la moindre réponse pour les novices, disons même les non-apiculteurs que nous sommes encore.

Pour essayer de comprendre, direction la ruche ce matin, dès potron-minet, en habit de cosmonaute. Appareil photo en bandoulière, on allait voir ce qu'on allait voir. Ou plutôt ne pas voir. Première étape : l'ouverture de la hausse, posée en juillet dernier par notre ami Christophe après qu'il avait déjà installé la ruche deux mois auparavant. La hausse découverte, nous inspectons les cadres : impeccables. Nettoyés à fond au printemps naissant ou jamais investis par la colonie, le doute nous parcourt encore. Nous ouvrons ensuite la ruche elle-même. Et là, il faut s'y résoudre, pas la moindre abeille, ni vivante ni morte à l'horizon. Ou plutôt si. En fait, à part deux mini-amas de jeunes butineuses mortes figées, collées à deux cadres - en tout, pas plus de 80 abeilles, soit nettement moins que les 40 000 de l'été dernier-, il semble que la ruche soit définitivement désertée.

Mais alors, quoi ? Comment se fait-il qu'il y a cinq jours encore, nous pouvions observer un ballet assez actif à l'entrée du bâtiment apicole ? Pour Jean-Marc notre voisin passé ce midi, apiculteur confirmé, "ta ruche est morte, les abeilles ont crevé dans l'hiver". Ah bon mais pourquoi étaient-elles encore si nombreuses il y a peu ? "Ce sont d'autres abeilles venues piller ce qui restait". Une explication ? "Trop froid, trop faim ou un parasite. De toute façon, c'est comme ça, moi il me restait huit ruches l'hiver 2009-2010, au printemps suivant elles étaient toutes perdues."

Bon ben, nous voilà bien avancés. Certes, il est vrai qu'en fait de débutants, nous n'avions pas pris la peine d'explorer, à l'automne dernier, les cadres de la ruche. En vue de savoir si la colonie se portait bien, si la culture des couvins battait son plein, s'il y avait suffisamment à manger dans les alvéoles, etc. Mais, se disait-on benoitement alors que nous achetions dans le même temps 12 kilos de miel à un apiculteur lozérien comme nous le faisons chaque année, si nous leur laissions tout le miel pour l'hiver, elles auraient d'autant plus de raisons de traverser les frimas avec ce qu'il faut de vigueur. Apparemment, non, nos supputations de novices n'étaient pas fondées. A moins que. A moins que, après la visite de Jean-Marc in situ, nous ayons affaire à "la mort de la reine qui a fait partir ou mourir le reste de la colonie". Un nouvel indice à travailler.

Pour mémoire, je remets en ligne une photo du 14 juillet 2010 où la vie aux champs avait encore quelque chose de plus et où, tel un défilé militaire sur l'avenue de la Grande-Armée, nos 40 000 petits soldats butineurs dressaient fièrement l'étendard de leur beau pays. Les amateurs peuvent aussi lancer le diaporama dédié à cette inspection estivale sur la colonne de gauche.

Comments

[beekeeping]

c'est dommage de voir une si bel essaim s'eteindre comme ça, j'espère quand même que cette expérience ne t'a pas découragé

[maevina]

merdoum! espérons que ce ne soit pas une bacterie et seulement le froid !