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Le blog de Bonnaude
22 novembre 2010

Un paysage construit sur les saisons

L'automne offre, certes aux contemplatifs de notre acabit plus qu'aux gens pressés, la chance de saisir des situations d'une grande beauté. En général, dans les garrigues même précévenoles, les couleurs d'automne ne sont pas très variées. Sauf chez nous ! Sur cette photo, une double lecture de paysage et d'histoire locale se conjugue. Au premier plan, le témoignage d'une maison de maître entourée de ses prairies, d'une oliveraie complantée de la variété du pays, la rougette. Plus bas de la vigne, indicateur d'un savoir-vivre ancestral qui permettait d'avoir sa ration d'antioxydants, de flavonoïdes et de resvératrol salutaire. Mais, mis part ces aménagements cultivés, on ne peut pas dire que la main de l'homme ait sévèrement sévi, ces dernières décennies du moins, dans notre vallée préservée. automne_monoblet_bonnaudeLe rustique chêne vert, feuillage persistant, tannins concentrés, a repeuplé des versants de collines autrefois bien plus entretenus, comme en témoignent les murs de pierre sèche nombreux quoique dissimulés. Le chêne domine donc, accompagné de son cousin blanc, caduc, souvent plus ancien que le premier et poussant là où le sol est un peu plus profond. Sur cette image, finalement ce sont les peupliers, non indigènes, qui irisent le paysage automnal. Dans la vallée de Verdeille, il en a été planté quelques-uns çà et là qui ne jouent pas vraiment le rôle de brise-vent, comme ceux qui modèrent l'impérial mistral de la vallée du Rhône, mais plutôt celui de haie traditionnelle où peuvent nicher divers volatiles. Ils jouent surtout un rôle de construction esthétique pas piqué des hannetons, pas vrai ?
Enfin, au tout dernier plan qu'on ne perçoit pas, au-delà de notre maison entourée d'un halo rose, une particularité géologique ne manque pas d'interroger les spécialistes. Trois ou quatre ares de châtaigniers poussent en foule et la bruyère arborescente fait une rapide apparition. Les trompettes de la mort de novembre ne sont alors jamais très loin, tout comme de (rares) fraises bois, au printemps. Cette avancée granitique en décomposition, comme un affleurement de sol acide en pleine zone calcaire et dolomitique, ne lasse pas d'interpeller. Il est vrai aussi que, à pareille altitude, à environ un kilomètre à vol d'oiseau vers le nord, les Cévennes granitiques et schisteuses commencent.

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