Entre deux cultures, un peu de moutarde
Vous avez déjà entendu parler des engrais verts ? En voici un exemple. Il s'agit de moutarde blanche bio, semée à la volée et passée d'un coup de râteau, au mois d'août. La moutarde est intéressante à plusieurs titres. Elle nettoie un terrain, en débarrasse partiellement les nématodes (ou n'en débarrasse pas si on n'en a pas !), est de croissance rapide, génère une forte quantité de matière végétale idéale à enfouir pour enrichir le sol. Elle piège également les nitrates qui autrement seraient lessivés sur un sol nu et limitent beaucoup le risque d'érosion lors des pluies d'automne. La moutarde comme d'autres engrais verts décompacte le sol avec ses racines et favorise les allées et venues de nos amis vers de terre ainsi que la vie des bactéries aérobies et anaérobies. En revanche, il faut prévoir de ne pas semer ou planter à sa suite d'autres membres de la famille des crucifères : radis, navets, choux. J'ajouterai, pour l'avoir constaté physiquement cette semaine encore, un dernier avantage non négligeable : les abeilles, bourdons et syrphes lui savent gré de les nourrir lorsque partout ailleurs les fleurs sont fanées. La moutarde devient en effet un festival de butineurs à chaque rayon de soleil. Et quand bien même il faudrait enfouir cet engrais vert avant, dit-on, sa floraison, nous avons choisi de le laisser en place et de l'intégrer au sol lorsque les premiers grands gels l'auront détruit.