Dérèglement climatique ? Foudre, tempête et orage de grêle dans la même journée
On en aurait presque pleuré. Bon d'accord, pas jusque la mais comment dire... Oui, les 3 et 4 novembre ont été bien tristes au domaine. On dit souvent du climat méditerranéen qu'il est envié par une bonne partie de la population européenne, trop heureuse de venir enrichir son capital de vitamine D à travers les rayons solaires de nos étés brûlants. Eh bien il faut revenir à la morte saison, lorsque la transition vers l'hiver se fait parfois avec douceur. Parfois avec fracas. Ainsi donc, nous avons perdu cinq beaux arbres à Bonnaude l'autre jour. Une sorte de conjonction de vents puissants, chauds et coléreux, a laissé parcourir un grand frisson au plus profond de nous. Suscitant des moments d'angoisse mêlés d'impuissance. Le premier vent était d'origine australe, chargé d'humidité, que dis-je, de seaux d'eau propres à larguer des trombes magnifiques sur nos terrasses. L'autre parcourait dans le sens est-ouest notre fond de vallée. Lui non plus n'était pas très froid. Mon tout a formé un duo plein d'éclat, plein d'éclats surtout. Un cyprès vénérable, 40 ans d'âge, n'a pas résisté. Dans sa chute il a été suivi d'un vieil abricotier dont nous ne connaîtrons jamais la variété sinon que ses fruits étaient juteux, sucrés, généreux. Un amandier dominant le bancel des fraisiers et un prunier reine-claude complètent la liste. Enfin l'un des trois figuiers énormes a souffert, une de ses trois épaisses charpentières a cassé. Quant au gîte, il a pris un peu l'eau et aurait pu bouger un peu. Mais j'ai réussi à le protéger tant bien que mal, en l'emballant de tissus un peu comme des designers emballent des ponts neufs à Paris... Pour finir ce récit sur une note hélas pessimiste, la tempête a été accompagnée de pluies typiquement cévenoles (du genre 500 mm en deux ou trois jours, ça laisse toujours rêveur) mais également suivie d'un bel orage dont le premier et seul coup de tonnerre a eu raison, sans crier gare -et donc sans nous offrir le temps de débrancher les circuits électriques- d'une partie de l'ordinateur sur lequel j'écris à présent, de la box qui nous relie à la civilisation des plaines et, disons-le carrément, de la patience dont il a bien fallu nous armer avant de voir revenir Internet et le téléphone vers le... 28 novembre. Bravo à la technologie et mention spéciale aux opérateurs qui se rincent sur leur niveau d'incompétence. Enfin merci à la grêle qui a laissé tomber dans la même soirée du 4 novembre d’impressionnants glaçons pareils à ceux qu'on sort seulement lors des apéritifs vraiment républicains...