Panne sèche pour le fumier frais : mobilisation générale !

Ahhhh la technique. Ahhhh la mécanique. Hier après-midi, direction la cour des voisins d'en bas, toute crottée des déjections accumulées d'un élevage caprin à l'ancienne qui fleure bon les campagnes comme on n'en trouve plus. "Le véto est passé ce matin pour soigner les bêtes, il nous a dit : vous, vous êtes les derniers Indiens !", confie l'éleveur. C'est vrai. Une belle couche de fumier frais de 30 cm d'épaisseur, olfactivement rustique et esthétiquement subjective, attend nos services. Échange de bons procédés : je t'enlève mano a mano l'offrande des biquettes, tu assures  leur voyage jusqu'aux bords de mes sols bio affamés. Ni une ni deux, à coup de fourche et de pelles, mon jeune frère et moi-même nous échinons à nettoyer ces écuries d'Augias -sauf qu'à la différence d'Héraclès on ne tue ni ne blesse personne ! Une petite heure après, le départ est donné. Objectif : dépôt au jardin de Bonnaude, 900 m plus loin.
Mais alors que j'attends avec enthousiasme le convoi de crottes en voie de fermentation, rien ne vient. Je ne m'inquiète pas, l'éleveur a dû rejoindre sa sœur qui promenait les chèvres sur un lopin duquel l'une d'entre elles se serait échappée.

La batterie ou la pompe ?

Il faut pourtant s'y résigner, c'est de fait une panne sèche qui immobilise le tracteur, un authentique Ford 3000 tel qu'on en voit des pas chers sur les sites d'annonces. Le vieux machin s'est arrêté net dans la petite côte. Au milieu du chemin goudronné. Branle-bas de combat. Je cours chercher des câbles de batterie chez le voisin : inutile, la défection ne vient pas de là. Le voisin arrive alors avec un gros 4x4 pour le dégager de la route. Entre-temps, c'est tout le petit monde de Verdeille qui est rassemblé au chevet de la pompe à gas-oil désamorcée du vénérable Ford. OK le filtre est bon, pas de problème non plus à signaler du côté de la pompe purgée. Par contre, rien ne parvient aux injecteurs des trois cylindres (d'où le nom de Ford 3000). Il faut donc une puissante batterie pour tenter de faire tourner à vide le moteur qui finira bien par pousser l'essence vers le haut... Pendant ce temps, un autre voisin mobilisé se rappelle à la cuisson de ses courgettes laissées seules sur le feu, la voisine le ramène illico. L'épouse du fermier du dernier mas de la vallée, elle, se voit immobilisée à son tour alors qu'elle pensait enfin rentrer chez elle après une journée de labeur. Pour finir, c'est notre ami agriculteur et son puissant tracteur qui dégagent la bête et son attelage parfumé. Mais la panne, elle, n'est pas réparée. Clés de douze, bistouris, tournevis plats et purges en tout genre n'ont rien fait. Aussi, pour savoir ce que deviendra la très désirée fumure de nos sols, comptez quelques jours, le temps de soigner l'outil et son envie de vacances.

Comments

[maevina]

hé ben!!! une journée bien chargée et pleine d'aléas, pourquoi n'arrive t on pas à faire simplement les choses qu'on veut ??? chez moi aussi viennent toujours se greffer des complications !