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Le blog de Bonnaude
8 août 2009

L'ail aïe aïe...

Voilà une culture qui me plaît. Facile, sans grand entretien, rustique, naturellement protégée contre une majorité de prédateurs. Et puis économiquement solide, avec ça, l'offre d'ail bio n'étant pas encore à la hauteur tandis que le marché est envahi par l'Argentine. Mais plus que ces aspects purement formels, c'est bien son goût et son emploi immodéré que j'en fais en cuisine qui me conduisent à cultiver l'ail. Cette année, j'ai juste tenté de planter un kilo de gousses sur les terrasses. Insignifiant. Juste pour voir, en fait. Eviter d'emblée l'échec. Dans la région, plusieurs producteurs se sont essayés à reproduire allium sativum, sans grand succès. Les têtes ne sont ni bien faites ni bien pleines, disent-ils. Pourquoi des résultats si médiocres ? Je commence à nourrir ma petite idée.
Grossira, grossira pas ?
Il est réputé que l'ail affectionne les sols pauvres et bien drainés, qu'il n'aime pas être arrosé et que l'excès d'humidité favorise le développement de la pourriture autant qu'il raccourcit les délais de conservation. C'est ce qui se dit, ce qui se lit aussi dans pas mal d'ouvrages. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. En témoigne cette anecdotique expérience. Au début de juin dernier, je rends visite à mon voisin, Jean-Marc, dont le potager traditionnel, cultivé avec et chez saila mère, mérite de retenir notre attention. L'autre jour donc, je débarque chez lui pour traiter de je ne sais plus quelle affaire courante. C'est alors qu'en devisant on jette un oeil à ses plantations et que, parvenant en bout d'allée à une rangée d'aux bien dressés, je comprends tout : arrosés par micro-aspersion presque tous les jours, ils ont été plantés, ainsi que de gourmandes tomates, sur un généreux lit de fumure bien compostée enfoui au printemps. Jean-Marc me tend un ail arraché au hasard et, avec le sourire de celui qui admire avec un brin de compassion confraternelle les efforts parfois naïvement déployés par ces jeunes agriculteurs dont je suis, contemple mon hébétement qui n'a d'égal que mon inexpérience: son ail était déjà énorme, disproportionné et, pour exagérer un peu, insultant. Et lorsque je me saisis de la remarque qu'il restait encore à patienter près de deux mois avant la récolte, c'est quasiment un vertige qui me gagna. C'est comme ça, finalement, qu'on apprend à travailler la terre : en rangeant sagement l'industrieux bouquin qui dit toujours tout dans sa bibliothèque et en reprenant sa vieille brouette de fumier sur le champ. Aussi l'an prochain dans ces pages, vous saurez admirer combien mes aulx seront soignés... aux petits oignons, je vous laisse pour l'heure sans nouvelles de ceux que j'ai plantés en novembre 2008 : ils ont séché sur pied dès juillet !

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