What about the sol... calcaire ou acide ?

En agriculture, tout naît de la terre et commence par le sol. Une évidence ? Oui, à ceci près que lorsqu'on est étranger au beau monde de la paysannerie vraie, il faut s'armer d'ingéniosité, d'écoute des autres et de patience avant de comprendre comment le sol est structuré. Nous, par exemple, on a remarqué lentement qu'on se trouve à la frontière d'une plaine calcaire descendant vers Montpellier et le littoral languedocien et d'un début de massif granitique et schisteux -le début des vraies Cévennes avec la commune de Lasalle, à 7 kilomètres-, déterminant géologique des sols acides. Ci-dessous, une photo prise au sommet de Saint-Chamant, une des Jumelles de Monoblet avec Rouquette, deux collines étrangement ressemblantes posées côte-à-côte. Au loin, à gauche, le pic Saint-Loup et la plaine de Montpellier.

Du coup, en observant la flore locale, on découvre que sur le sol calcaire poussent spontanément des espèces et des essences qu'on ne retrouve pas de l'autre côté, acide, de la colline. Ainsi le hêtre et le châtaignier, qui pullulent généreusement en Cévennes, sont absents à Bonnaude. Où on trouve en revanche des frênes, des fusains, de l'origan, du thym... On constate aussi que des arbres grandissent indifféremment dans les deux coins : chênes vert et blanc, lauriers, figuiers, noisetiers, etc.
Pour qui veut jardiner dans ces deux types de paysages, il faut savoir à peu près à quel PH il faudra se vouer. L'idéal, pour une terre cultivable, se situe aux alentours de 6,5, soit neutre à légèrement acide. Mais un sol léger dominé par le calcaire comme le nôtre n'empêche pas de le travailler. On prendra soin, toutefois, de prévenir ses carences qui s'expriment par -le premier qui ronfle, je le sanctionne-  ce qu'on appelle la chlorose. Jaunissement prématuré des feuilles, vieillissement accéléré, relative fébrilité et manque de combativité contre les agressions. Pour y remédier, il faudra apporter du fer, oligo-élément que le calcaire empêche d'assimiler par les plantes. A Bonnaude, on se dit qu'il est peut-être judicieux d'aller faire un tour sur le versant acide pour y cueillir des auxiliaires précieux : brassées d'orties qui n'existent pas naturellement en sol calcaire et pelletées de fougères dont on fera une couverture de sol sous forme de mulch... Des petits trucs qui devraient marcher. Devraient, je dis bien, car il faut encore expérimenter tout ça !

Comments

[Jojo]

Et dire que j'ai dormi à Saint Chamant l'année dernière !

Que de bon souvenirs.