C'est une maison... grise ! (cliquez pour agrandir)
On est arrivés dans cette partie des basses Cévennes, à Monoblet dans le Gard, au printemps 2008. On, il s'agit d'un joyeux troupeau d'anciens périurbains, homme, femme et trois beaux enfants, venus paître dans des contrées plus préservées. C'est beau, bucolique, une vieille maison aux façades cimentées, dans un état à restaurer... un de ces jours et avec quelques moyens. Heureusement la consolation vient du terrain, un hectare, tout en friches et en bancels, faïsses, traversiers, acols ou terrasses (l'appellation varie selon les patois pratiqués régionalement). Il s'y trouve deux sources, l'une potable et pompée sans filtration préalable au robinet, de quoi arroser à 13°C le pastis toute l'année, l'autre jaillissant en amont des terrasses à irriguer, ce qui pour ce qui concerne notre projet d'activité s'avère a priori pratique. D'où sans doute le nom de Bonnaude attaché au petit domaine (ça veut dire "bonne eau", nous répètent les anciens d'ici). Voilà de fait un condensé de l'histoire ancienne et actuelle des Cévennes, avec son riche terreau parfumé à quelque effluve protestant auquel, comme toute autre forme de religion, on ne s'identifie aucunement. Ah, on allait oublier. C'est là qu'on a décidé de se lancer comme agriculteurs, après une vie passée en ville et dans le journalisme... métier qui mène à tout, dit-on, à condition d'en sortir. Ce qui fut fait, et ma foi bien fait.