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Le blog de Bonnaude
21 juin 2012

De l'écossage des petits pois à l'avènement de la mondialisation des échanges...

"Pipe de bois", comme dit parfois belle-maman. 

bonnaude petits pois 001

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Parce que belle-maman, des fois, elle pique des crises, contenues certes, mais signifiantes. La mienne, de crise, j'en sors à peine. Près de quarante minutes non stop à écosser des petits pois qui m'ont pris déjà pris un lustre à cueillir l'autre matin. Le résultat de mon entreprise est décevant : 420 g de petits pois, une fois séparés les bons grains de l'ivraie. De quoi nourrir un petit foyer en une seule fois et puis... plus rien. Croyez-moi, d'être confronté à pareil désagrément, où le rapport entre productivité et temps de travail est largement déséquilibré, on finirait presque par comprendre la raison et l'origine de la mondialisation des échanges. De la bourse de Chicago où s'affichent au jour le jour les cours des céréales à la concurrence espagnole qui irrite les producteurs de l'Hexagone, du maïs transgénique invasif aux nouvelles cultures lucrativement intensives des pays de l'Est, voilà pourquoi nos sociétés riches ont fini par sous-traiter des pans entiers de l'activité agroalimentaire. Avec des machines, des produits chimiques, des organisations du travail redoutables, des cadences infernales, des flux migratoires déshumanisés, des consommateurs déboussolés, des environnements martyrisés... Tout ça pour le bien de la planète. Si, si. J'ajouterai enfin que si demain, on décide de revenir tous au jardin comme un retour aux sources d'une voltairienne attitude, eh ben on ne serait tout simplement pas rendus. Adieu petits pois et autres fèves, fini les ouvertures de sillons en série à la binette, stop les cultures improbables où, finalement, seule une activité restreinte de retraité (et encore, je précise celle de nos arrières-grands parents car vous n'avez pas vu l'agenda du grand-père de mes enfants...) autorise de cultiver le sel de la vie.

Bon, je ne m'arrêterai pas sans avoir ajouté un dernier point : oui, ça m'a pris du temps, l'écossage de ces minuscules représentants de la grande famille des légumineuses qui ont en outre l'avantage d'enrichir mon sol en azote. Mais, féru d'une cuisine de terroir simple et goûteuse, vous ai-je seulement dit quel plaisir sera le mien de cuisiner à la vapeur l'objet de mon courroux finalement pas si énervant que ça ? Et aussi, autre réflexion qu'on a coutume d'évacuer à la manière des grands sujets des conférences internationales comme  celle, catastrophique, de Rio+20, pourquoi ne pas se dire que bien manger mérite d'y mettre le prix ? Qu'il est possible de remettre un peu d'art dans la vie et un peu de vie dans notre art ? Pas un prix exorbitant, juste un prix juste...

Bref, pour l'avenir du petit pois comme celui de la reprise en main ferme des affaires qui concernent au quotidien l'estomac de l'homme et de la femme, jardiniers de tous pays, unissez-vous !

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Commentaires
M
Il est vrai que ces petits pois comme leur nom l'indique même nous donne parfois du fil à retordre, mais il faut juste penser au bon petit plat que l'on va préparer avec eux.
M
dure la vie d'un petit pois mdr !!
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