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Le blog de Bonnaude
14 mai 2012

... et aussi la petite serre, les pêchers, les poubelles...

D'abord un détour par la foisonnante sauge. sauge 1Couleurs incroyables, ballet infernal de butineurs en série (ici une variété d'abeille solitaire), senteurs méditerranéennes. Qui a de la sauge dans son jardin ne connaît pas de médecin, dit l'adage. Et il est vrai qu'on ne voit pas souvent notre docteur, enfin si, dès qu'il nous appelle pour passer commande de mélanges de plantes spéciaux (!). sauge abeille solitaireOn en profite alors pour faire un check-up personnel en passant. Les producteurs de simples recommandent en général de cueillir la sauge avant floraison. On a ainsi obéi aux usages pendant les deux première années. Mais le fait de priver les insectes utiles d'une alimentation aussi riche et le paysage d'un décor naturel à sa mesure a fini par l'emporter sur les traditions, tandis que la feuille reste toujours belle. Comme quoi il est bon de bousculer les certitudes.

On passe ensuite devant la petite serre que j'ai construite cet hiver avec des fenêtres récupérées chez belle-maman et des verres issus de la déchetterie voisine où beau-papa se rend tous les samedis, aussi bien pour blaguer un brin que pour descendre dans une benne à la recherche sinon du Graal du moins d'un bout de ferraille qui fera l'affaire d'un usage à imaginer... serreCet assemblage vite fait, bien fait, soutenu par une ossature de jeunes frênes abattus en lune vieille au bord du ruisseau il y a deux ans, est surmonté d'une petite frise sciée dans une longue planche de coffrage pour la déco... L'ouvrage, économique, se rend bien utile à l'agriculteur. Les premiers jours de février, lors des semis d'oignons doux et de tomates, quelques désillusions nous ont un temps contrariés: chaque nuit, sans laisser aucune signature, un insecte traçait des sillons et retournait les plantules. Et puis il est parti, tandis que nous avons tenu à distance les escargots avec quelques granules écologiques. Désormais la serre est vraiment opérationnelle.

Tiens, voilà qu'on passe devant un petit pêcher, poussé tordu mais sans souffrir. Chaque année, les attaques de cloque sont incontournables. En prévention, je pulvérise un peu de cuivre et de soufre sous forme de bouillie bordelaise. cloque pêcherC'est d'ailleurs l'une des rares fois où je passe un tel produit car même s'il est utilisable en agriculture bio, il faut savoir que le cuivre a tendance à stagner dans les couches superficielles du sol, empêchant le développement d'une micro-faune et micro-flore pourtant bien utiles à la vie terrienne. La viticulture régionale du Languedoc (et d'ailleurs) le sait, qui abuse de l'emploi de cette vraie fausse panacée antifongique, jusqu'à une quinzaine de passages par an, en essorant la capacité du sol à se régénérer. En bio, le cahier des charges plafonne donc ce traitement à 6 kg par an et par hectare et l'Union européenne travaille à un programme de réduction des doses. De notre côté, si on fait les comptes, on en est à un petit kilo sur un hectare sur les trois dernières années.

Car il est bon de préférer les traitements à base de plantes. Comme les fameux purins d'ortie et de prêle. Mon premier apporte de l'azote et dynamise les cultures, mon second, très riche en silice, agit en prévention contre les agressions cryptogamiques: la prêle resserre les tissus de la plante qui gagne en autodéfense. Pour réaliser ces purins (leur nom vient de l'odeur de la fermentation qu'ils dégagent en effet allègrement), il n'est besoin qu'une d'une poubelle, de l'eau et des plantes, fraiches ou sèches. purinsCompter trois bons kilos de plantes fraiches pour une cinquantaine de litres, remuer avec un bâton, laisser reposer quatre ou cinq jours en remuant une fois ou deux fois au passage. Quand l'odeur devient forte et que de la mousse s'est formée, la mixture est prête. On peut la filtrer et la ranger dans des bidons opaques. Nous, nous la laissons dans la poubelle où nous nous servons directement. Mais attention aux dosages, veiller à ne pas diffuser le mélange complet directement, il faut le diluer, à raison de 10 à 20 % du volume total.

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